C'est un immense honneur pour moi de prendre la parole, au nom du Gouvernement du Burkina Faso, à cette occasion pour partager les vues de mon pays au sujet de la thématique de la STI et du développement durable.

En adoptant en 2015, l'Agenda 2030, les Nations Unies ont matérialisé la volonté collective de ses Membres d'établir à l'échelle mondiale des balises d’un développement inclusif, porteur de bien-être pour tous les peuples et protecteur de notre planète. Fidèle à cette vision, le Burkina Faso s'est résolument engagé dans la mise en œuvre d'actions stratégiques pour l'atteinte de ces objectifs de développement.

Dans un contexte mondial marqué par des défis multiformes — crises sécuritaires, changements climatiques, fractures numériques — la science, la technologie et l'innovation représentent des leviers essentiels pour accélérer notre progression vers les ODD, particulièrement les ODD 5, 8 et 17.

Honorables Ministres,

Mesdames et Messieurs

Au Burkina Faso, le numérique contribue aujourd’hui significativement à l'autonomisation des femmes et à la réduction des inégalités de genre (ODD 5) grâce à des initiatives gouvernementales ciblées. En effet, le programme national "Femmes et Numérique" a permis de toucher des milliers de femmes, tant en zones urbaines que rurales, dans la formation aux compétences numériques de base et avancées de même qu’à la sensibilisation à l'usage responsable et productif des réseaux sociaux.

Les résultats déjà visibles et tangibles sont encourageants et se traduisent notamment par :

• une croissance rapide du nombre de femmes entrepreneures utilisant des plateformes numériques pour améliorer leurs prestations de services ;

• une progression visible du nombre d'étudiantes dans les filières STEM ;

• la multiplication d’incubateurs spécialisés dans l'accompagnement des projets portés par des femmes, témoignant d’un nouveau dynamisme.

• Sans oublier une plus grande inclusion financière des femmes grâce à la vulgarisation des moyens de paiement mobiles ;

Concernant l'ODD 8 sur le travail décent et la croissance économique, le Burkina Faso a fait du numérique un catalyseur majeur de transformation économique. Les actions du Gouvernement pour l’atteinte de cet ODD ont enregistré des acquis substantiels. Il s’agit de :

• l'amélioration de l'efficacité de notre administration publique, notamment dans le traitement « Zéro-papier », de nombreux permis et autorisations à délivrer aux entreprises ;

• la création d’emplois à travers des recrutements massifs et continus dans l’administration publique d’ingénieurs pour le secteur du numérique ;

• la contribution de plus en plus importante du numérique à l'économie nationale.

De manière anecdotique, j’aimerais rapporter que le premier contributeur fiscal au Burkina Faso est un opérateur de télécommunications.

Au titre des mécanismes et partenariats pour une politique numérique inclusive et basée sur des données probantes, nos actions devraient permettre le renforcement de l’expertise numérique et l’utilisation responsable des services par les jeunes, les femmes et les populations rurales, en s’appuyant sur la collaboration entre acteurs nationaux impliqués et sur une assistance technique et financière spécifique. Par exemple, le partenariat entre le Burkina Faso et la Banque Mondiale a permis au Gouvernement de lancer en 2024 un projet ambitieux pour "l’Accélération de la Transformation Digitale du Burkina Faso". Ce projet vise principalement la réduction de la fracture numérique, notamment dans les zones rurales à travers une vision « Zéro Zones Blanches », l’amélioration de l'accessibilité et de la qualité des services numériques, notamment au niveau de l’administration publique, pour tous les citoyens.

En vue de renforcer la coopération mondiale en matière de STI, la CSTD pourrait s’appuyer sur les axes d'intervention suivants :

1. la création d'un Fonds d'Accélération pour les STI dans les pays en développement, permettant de financer des projets innovants alignés sur les ODD 5 et 8, notamment avec les acteurs de la société civile et du secteur privé, en cohérence avec les visions des Gouvernements bénéficiaires ;

2. l’établissement d'un Programme de Transfert de Technologies Sud-Sud et Nord-Sud facilitant le partage de solutions éprouvées et leur adaptation aux contextes locaux, avec un focus sur les solutions entièrement « open source » ;

3. la mise en place d'un Cadre de Gouvernance Internationale des Technologies Émergentes (intelligence artificielle, blockchain, biotechnologies) garantissant un développement éthique et inclusif de ces technologies tout en tenant compte des spécificités culturelles de toutes les parties.

Dans un contexte mondial où le multilatéralisme est mis à l'épreuve, la CSTD doit jouer un rôle essentiel en offrant un espace de dialogue et de collaboration, mais aussi et surtout en entretenant l’espoir de nombreuses populations dans le monde en posant des actes tangibles. Je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons concevoir et mettre en œuvre des solutions innovantes basées sur des données probantes qui ne laisseront personne pour compte.

En conclusion, je voudrais, à cinq ans de l'échéance de l'Agenda 2030, insister sur l’urgence d'accélérer la mobilisation des sciences, des technologies et de l'innovation pour atteindre nos objectifs communs.

Le Burkina Faso pour sa part, réaffirme son engagement à poursuivre ses efforts en matière de transformation digitale inclusive et durable.

La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons !

Je vous remercie.